À un mois des élections locales, la Fédération des CPAS wallons a lancé un cri d’alarme


Belga 13/09/2012

La sécurité sociale se communalise et un système universel, alimenté par la solidarité nationale cède la place à une aide sociale individuelle, particulière et alimentée par les budgets communaux, soulignent les CPAS wallons.

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Ces dernières années, les CPAS ont été amenés à s’occuper de matières de plus en plus diverses et, pour la plupart, peu financées: sans abris, aide alimentaire, logements d’urgence et de transit, abris de nuit, services de santé mentale, maisons d’enfant, etc.

Tout ce qui concerne le social finit par relever du pouvoir de proximité, constate la Fédération. «Les CPAS sont comme un entonnoir dans lequel passent toutes les problématiques sociales mais sans financement adéquat. Cela rend les CPAS exsangues et amoindrit leur marge de manoeuvre dans leur action sociale», a-t-elle expliqué jeudi.

À la veille du scrutin, les CPAS ont exprimé quelques revendications. Ils appellent les communes à éviter l’obsession budgétaire quand il est question des CPAS et qui contrarie, selon eux, la possibilité d’avoir une politique sociale efficace. Ils voient d’un mauvais oeil la disparition d’un poste d’échevin dans les communes de plus de 30.000 habitants. Ils redoutent que l’on en vienne à fusionner la politique des affaires sociales et celle du CPAS, spécifique et autonome, a expliqué le président de la Fédération, Claude Emonts.

Autre constat rappelé jeudi et qui vise cette fois-ci le pouvoir fédéral: les sanctions infligées aux chômeurs. En 2011, la charge pour les CPAS qui recueille ces demandeurs d’emploi exclus s’est élevée à 52 millions d’euros sans la moindre compensation financière.

Jeudi, ils ont également visé le problème des pièges à l’emploi et réclamé un relèvement du salaire minimum. Un bénéficiaire du revenu d’intégration sociale avec un enfant perdra de l’argent s’il accepte un emploi à temps plein payé à ce tarif. Le différentiel moyen sera de l’ordre de 85 pc, soit environ 150 euros par mois.

Plus que jamais il faut exiger de vos élus locaux qu’ils remontent les préoccupations de terrain vers le niveau régional et fédéral. Il y a trop d’incohérences entre les politiques menées selon les niveaux de pouvoir et les beaux discours.