Le redéploiement des TEC est un énorme enjeu à Sombreffe. Une question sociale, de mobilité, de climat, environnementale,… Le ministre Henry a dès lors confirmé au TEC la réorganisation prévue de l’offre de transports publics en Wallonie. Il a imposé une dimension participative en intégrant les autorités communales dans le processus et en organisant une large consultation de la population qui a eu l’occasion de participer à des ateliers. Les adaptations retenues suite à ces consultations feront l’objet d’un point au prochain Organe de Consultation du Bassin de Namur en mai 2022.
Tout roule pour autant ? Cette consultation est l’occasion d’attirer l’attention sur quelques « failles » du projet.
Globalement, les moyens financiers attribués au TEC ne font qu’augmenter. Cette augmentation tonique permet la gratuité progressive des 18-25 ans. Elle sert à divers investissements, dont les nouvelles lignes Express, comme le renforcement de la ligne E5 Nivelles-Namur et la création d’une nouvelle ligne E83 Gembloux-Charleroi. C’est une excellente chose ! Mais pour le reste de l’offre de bus, les experts des TEC proposent une optimalisation en fonction de la densité de la population, de la sociologie du territoire entre autres. Ce qui risque ici de provoquer un glissement de l’offre vers les communes voisines plus denses. Seulement, si cette option est statistiquement explicable, de possibles suppressions sur Sombreffe sont non-acceptables !
Ecolo Sombreffe insiste aussi sur la nécessité de réaliser des aménagements en vue de sécuriser les arrêts et les accès à ceux-ci, les rendre praticables à pied, à vélo ou encore de créer des espaces de parking. Mais les investissements dans des aménagements ne seront possibles qu’après une phase test d’un an. Ce qui risque de freiner les utilisateurs dans un premier temps.
Une autre faille est la fracture numérique. La société chargée du processus de participation utilise, à raison, les moyens numériques facilitant une consultation (site internet, inscription online avec adresse email), mais n’a pas prévu les bons vieux outils de communications utiles aux personnes non connectées. Ce qui induit un sentiment d’abandon pour certaines personnes qui ont l’impression qu’on tient peu compte de leurs besoins. Alors que le but est bien sûr d’offrir une meilleure offre, et moins chère !
Le changement d’habitude pour se déplacer n’est pas simple, même s’il génère une belle économie. La multimodalité (combiner les déplacements à pied, à vélo, en bus, train ou voiture, les services adaptés aux PMR,…) se fera par étape comme un véritable changement culturel. Et l’offre ne doit pas suivre, mais précéder la demande. C’est une des ambitions d’un redéploiement concerté.
Lors des consultations, Valérie Delporte, députée Wallonne, et utilisatrice régulière des transports en commun, a interpellé le Ministre Henry. Vous pouvez prendre connaissance de la question et sa réponse ci-dessous ou en cliquant sur le lien ici
Question écrite du 02/02/2022
- de DELPORTE Valérie
- à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l’Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
Dans le cadre du futur plan de redéploiement des bus étudié par l’Autorité organisatrice du Transport (AOT) qui organise, une large consultation, nous sommes interpellés par des citoyens ayant de vives inquiétudes.
Si nous pouvons nous réjouir de la volonté d’améliorer l’offre de bus à travers toute la Wallonie, et notamment de la nouvelle ligne express E83 Gembloux-Charleroi, je souhaite relayer quelques remarques :
Dans l’esprit des lignes express qui doivent être les plus directes possibles, deux arrêts sont prévus sur le territoire communal de Sombreffe, sur la N29, le premier au carrefour « du Docq » avec la N93 Nivelles-Namur, le second au rond-point des 4 Bras de Ligny » au croisement des N273 et N98.
L’avis de l’organe de consultation du bassin de mobilité (OCBM) de Namur mentionne que la desserte de Ligny et Sombreffe (centres villageois) ne sera pas réalisée par la ligne E83 et que la ligne TEC existante assure cette desserte actuellement. Or, dans le futur plan de redéploiement, la jonction de la ligne actuelle 147a, de Sombreffe à Fleurus et Tamines passant par Ligny sera supprimée. Ce risque de suppression provoque de vifs émois dans les villages, car de nombreuses personnes, n’ayant d’autre moyen de déplacement, l’utilisent pour faire les courses, aller au travail du côté du bassin hennuyer, sans avoir la possibilité de marcher jusqu’à la N29 pour prendre l’express 83.
Comment seront pris en compte les besoins des personnes non motorisées, âgées ou ne pratiquant pas le vélo pour se rendre aux arrêts de l’express E83 qui seront plus éloignés ?
La nouvelle ligne imaginée SEC5 Sombreffe-Ligny-PAE de Sombreffe pourrait être utilisée pour aller de Ligny vers Fleurus, mais impliquerait de changer de bus au rond-point, allongeant la durée et l’inconfort du trajet, et serait en outre limitée aux heures de pointe, négligeant les autres utilisateurs.
Quelles solutions seront apportées pour que ce plan ne desserve pas les zones plus rurales, en faveur des agglomérations à densité plus forte ?
La Région prévoit des subsides aux communes pour sécuriser les arrêts et les accès à ceux-ci, les rendre praticables à pied, à vélo ou encore pour créer des espaces de parking. Mais dans le cas du projet de redéploiement sur le territoire de la commune de Sombreffe, toutes les lignes de bus n’emprunteront plus que des routes nationales, sur lesquelles la commune ne peut pas faire d’aménagements ni utiliser les droits de tirage obtenu.
Comment la Région répondra aux remarques de l’OCBM qui souhaite que le département des Routes de Namur et du Luxembourg du SPW Mobilité et Infrastructures (non représenté à leur réunion du 18/11/2021) soit attentif à la sécurisation à proximité des 2 arrêts de la E83 sur voiries régionales ?
Réponse du 17/03/2022
- du ministre Philippe HENRY
Le processus de redéploiement de zone a pour objectif que les lignes TEC correspondent mieux aux réalités et aux flux de mobilité d’aujourd’hui, pour augmenter l’attractivité des transports en commun et in fine leur utilisation.
La zone de Gembloux, constituée des communes de Sambreville, Jemeppe-sur-Sambre, Gembloux, Sombreffe et La Bruyère, est engagée dans une telle étude de redéploiement de l’offre TEC depuis presque 2 ans.
La première phase de ce redéploiement a consisté en la réalisation et en la validation d’une étude tactique : différents ateliers techniques réunissant le SPW Mobilité et Infrastructures (Autorité organisatrice du transport et Direction de la planification de la mobilité), l’OTW, les communes concernées et différentes parties prenantes (SNCB, IEW, UWE, et cetera) ont été organisés afin d’esquisser en concertation le réseau cible, tant en matière de liaisons que de niveaux de service. Ce réseau cible de la zone de Gembloux a été présenté à l’Organe de Consultation du Bassin de Mobilité de Namur le 24 septembre 2020, lors duquel il a recueilli un avis favorable.
Sur cette base, a débuté la 2e phase de l’étude de redéploiement : l’étude opérationnelle, lors de laquelle l’OTW étudie et planifie l’évolution de son offre, en générant différents scénarios de lignes.
C’est dans ce cadre qu’une démarche d’information publique et de participation citoyenne a débuté sur la zone de Gembloux avec les communes concernées par le redéploiement, y compris Sombreffe.
Cette démarche a pour principal objectif d’organiser le concours des parties prenantes et des citoyens à la sélection du meilleur scénario opérationnel proposé par l’OTW, afin de le rendre plus adéquat avec les réalités locales.
La zone de Gembloux est découpée en deux quadrants : le quadrant Nord (Gembloux Nord, Sombreffe et La Bruyère) et le quadrant Sud (Gembloux Sud, Sambreville et Jemeppe-sur-Sambre). Pour chacun des quadrants, des citoyens et forces vives sont recrutés pour participer à deux ateliers, organisés le 19 février et le 12 mars. Votre question est un parfait exemple de ce qui pourra être discuté lors de ces ateliers.
En parallèle de ces ateliers, une plateforme est en ligne afin de récolter les avis de tous les citoyens qui souhaiteraient intervenir, mais qui n’auraient pas été retenus pour la participation aux ateliers.
Les adaptations retenues suite à cette consultation feront l’objet d’un point au prochain Organe de Consultation du Bassin de Namur en mai 2022, lors duquel les communes seront invitées à rendre un avis sur les propositions émises.
À ce stade, nous sommes bien encore dans une phase d’amélioration des propositions réalisées par les experts. Il est donc prématuré de répondre sur chaque élément précis soulevé par la commune de Sombreffe, d’autant que le projet sur la table est justement une base de discussion avec les citoyens et les pouvoirs locaux, dans le cadre de la concertation citoyenne qui vient de débuter.
L’implication des parties prenantes locales et des citoyens aura donc une influence concrète sur le futur réseau.
En ce qui concerne d’éventuels aménagements de sécurisation, l’analyse des arrêts planifiés montre qu’ils sont adaptés à une mise en exploitation. En effet, et comme cela a été présenté aux communes, la ligne E83 est pour l’instant prévue sans arrêt à Sombreffe centre et Ligny.
De légers aménagements sont à clarifier (installer des poteaux au rond-point N29 vers Ligny ; empierrement à Corroy-le-grand). C’est l’évaluation de la ligne après 12 mois qui validera les aménagements durables à réaliser.
Il s’avère donc que l’enjeu principal est de sécuriser non seulement l’arrêt E83, que ce soit celui sur la N29 en 2022 ou au centre de Ligny en 2023 (le cas échéant), mais bien la liaison entre les deux.
Mais le besoin ne sera crucial que si, en 2023, la ligne E83 est maintenue sur la N29 – ce qui sera décidé au terme du processus de participation citoyenne et des remarques sur ce sujet.
Bonjour
Je voudrais savoir quelle est la position d’ecolo sombreffe suite à ce qui a été réellement mis en place pour le remplacement de la ligne 147a et qui revient en synthèse à réduire le service et à augmenter les prix soit tout le contraire du souhaitable au niveau environnemental et social. Il y a quelques années le TEC nous invitait à renoncer aux voitures en échangeant une plaque contre des abonnements aujourd’hui on nous pousse vers un retour à la voiture. Je ne comprends pas qu’un Ministre Écolo ne soit pas plus attentif à ces enjeux. J’imagine que vous aurez pris connaissance de la nouvelle pétition en ligne initiées par des sombreffois et dont les commentaires illustrent bien cette incompréhension et tout le contraire d’un dispositif participatif abouti.
Bonne journée
Bonjour Monsieur Gilson,
Ecolo Sombreffe étant dans l’opposition Sombreffe, nous n’avons pas participé aux réunions de l’OCBM-N, organe de consultation du bassin de mobilité de Namur, contrairement au Collège de Sombreffe qui a approuvé les objectifs et le réseau cible de la réorganisation en 2020. Nous avons découvert le pré-projet en même temps que les citoyens lors de la consultation online en 2021. J’ai pour ma part, en tant qu’usagère régulière des bus (147a vers Gembloux pour les semaines du parlement de la FWB, ou le E83 vers Nivelles les semaines du PW) distribué dans les bus un tract avec le lien vers l’enquête online et vers la première pétition pour sensibiliser les usagers aux changements qui s’annonçaient.
Notre position était alors la prudence. Car si personne ne remet en question les objectifs du redéploiement, la façon dont il se traduit sur notre territoire est préjudiciables aux sombreffois. On constate un glissement de l’offre en faveur d’autres zones moins bien desservies. Cela sans que les alternatives soient déployées pour les usagers qui perdent en mobilité ou doivent payer plus cher pour le même trajet qu’ils faisaient avant le redéploiement. Nous l’avons dénoncé et nous travaillons avec les pétitionnaires « Mobilisés pour notre Mobilité », qui ont créé un groupe Lego-Tec qui planche sur des solutions.
Comment en sommes-nous arrivé là ? C’est en 2018 que le Gouvernement Cdh-MR a décrété un changement de gouvernance au sein des Transports publics. L’AOT, Autorité Arganisatrice des Transports a été créée avec pour mission de transcrire la nouvelle Stratégie Régionale de Mobilité, SRM, de la législature précédente, dans un plan de redéploiement, phasé en bassins de mobilité. Le Ministre suivant n’a plus la compétence pour les décisions d’organisation des lignes de bus. Il peut impulser de nouveaux objectifs, changer la stratégie régionale de mobilité, mais pas avant de l’avoir testée, non plus. Il a cette législature-ci subsidié une série projets (Pimaci, Piwacy, aménagements divers…) pour que les communes puisse se saisir du principe d’intermodalité prévu dans la SRM. Le redéploiement des bus doit être complémentaire d’une série d’autres développement. Mais on constate, que la SRM avait prévu de développer les alternatives et complémentarités, après la réorganisation des bus, et pas simultanément. Ce qui laisse des gens sur le carreau
Le Ministre Henry n’étant pas à la manoeuvre, il a tout de même provoqué une réunion pour se faire rencontrer l’AOT et les TEC avec autorités communales dans un premier temps (le 20/09/2023), avec les pétitionnaires et les auteurs d’une carte blanche ensuite. L’objectif est que l’AOT et les TEC prennent mieux en compte les demandes remontant du terrain.
En tant qu’écologistes, nous souhaitons que tous les niveaux de pouvoir se coordonnent pour trouver des solutions (fédéral avec le régional pour la combinaison tarifaire sncb-tec, régional et communal pour les aménagements de leurs ressort, pour la remise en service du taxi social du cpas, booster la centrale des moins mobiles, subsidier les projets de voitures ou vélos partagés, etc.). Nous demandons aussi qu’une évaluation à plusieurs niveaux se fasse plus rapidement qu’initialement prévu (il faut éviter les mêmes erreurs dans les prochaines zones que ce que nous connaissons dans notre zone-test). Et l’évaluation doit se faire avec les citoyens ! Notamment une évaluation sur le mode de participation des autorités communales et sur la consultation des citoyens pour lesquels la fracture numérique n’a pas été assez prise en compte.
Nous restons bien sûr disponible pour en discuter et vous remercions pour votre interpellation;
Valérie Delporte