La multi-mobilité, principe durable, doit être une solution désirable et agréable
Un exemple d’adaptation au redéploiement TEC entre Sombreffe et Ligny
Le redéploiement des TEC dans la zone pilote de Gembloux-Basse-Sambre fait couler beaucoup d’encre dans la presse, via des pétitions et sur les réseaux sociaux. Les problèmes sont multiples et les solutions variées. Ces solutions touchent aux lignes, aux horaires, aux infrastructures et aux autres services ou modalités de mobilité.
Des problèmes ?… des solutions !
Prenons un exemple : à Sombreffe, la ligne 147a est remplacée par le bus 832 qui ne circule que durant les périodes scolaires et le bus express E83 dont les arrêts sont moins nombreux. Suite à ce changement, le petit hameau de 11 maisons bordant la N273 entre Sombreffe et Ligny a perdu durant l’été son arrêt de bus « Chasse lion ». Pour rejoindre l’arrêt de l’express le plus proche, il faut marcher sur la nationale et risquer de se faire écraser ( !), car l’accotement est impraticable. Cela induit que la vingtaine d’enfants et adultes du hameau se retrouvent confinés ou obligés de prendre la voiture pour effectuer le moindre déplacement.
Comme la route nationale N273 est gérée par la Région wallonne, les autorités communales ont déclaré aux habitants ne rien pouvoir faire. Et pourtant… Suite au post FB d’une riveraine (Mme Henry) qui demandait de créer un sentier, la députée Valérie Delporte, originaire de Sombreffe, a examiné la faisabilité de cette solution. Sur place le 21 août elle a constaté un décalage de l’alignement des maisons par rapport au bord de la chaussée et analysé la situation (visionnage sur WalOnMap et superposition de la carte satellite et de la carte de cadastre) pour se rendre compte que l’accotement actuel, avec son alignement d’arbres remarquables et la haie qui borde la prairie, ainsi qu’une bande de la prairie elle-même semblent appartenir au domaine public. D’où l’idée de créer un sentier protégé de la chaussée par les arbres et la haie sur un terrain appartenant déjà à la Région wallonne. Procédure simplifiée donc, sans expropriation.
Pour soutenir et porter cette suggestion citoyenne, la députée a d’abord pris rendez-vous au cabinet du Ministre Henry la semaine suivante ; la cellule Infrastructures a approuvé l’idée et s’est saisie du dossier fin août. La concrétisation de ce projet se fera en plusieurs temps. Première étape : vérifier la domanialité du cheminement à créer qui longe la chaussée et rejoint un sentier existant rue Agnelée. La députée a prévenu les riverains que le dossier est ouvert mais a demandé d’attendre la confirmation du statut du terrain avant de communiquer et de se réjouir. Deuxième étape : confier au SPW une étude de faisabilité et de programmation pour novembre-décembre 2023. Troisième étape, assurée par le cabinet du Ministre Henry : débloquer une « queue » de budget pour réaliser les travaux en 2024.
En attendant la rénovation complète et très lourde de la N273 (réfection des fondations, égouttages,…), qui n’interviendra peut-être pas avant « perpette », ces habitations le long de la chaussée seraient ainsi dés-enclavées. On pourrait sans doute poursuivre l’effort jusqu’aux installations du tennis et padel situées un peu plus loin, ce qui les rendraient accessibles aux cyclistes et piétons et pas uniquement aux voitures.
Par ailleurs depuis 2021, des demandes de limitation de vitesses ont été introduites plusieurs fois par la députée à la Ministre De Bue. Dans un premier temps la demande de limitation avait été refusée, mais suite à une nouvelle demande fin août, la Ministre de demandé aux services de rouvrir le dossier en concertation avec la Police et la Commune. On apprend maintenant, que sous la pression citoyenne, la commune se saisit de leur pouvoir de limiter la vitesse à cet endroit pour des raisons de sécurité et va financer d’autres travaux plus loin. C’est très positif.
Un mois après les discussions entamées avec les riverains, Valérie Delporte a, comme le cabinet du ministre Henry, la certitude de la faisabilité rapide d’un cheminement sécurisé et attend impatiemment la validation de l’emprise par le géomètre du SPW-MI. L’espoir des riverains est encore plus grand ! Tout sera fait pour que cette solution, si locale soit-elle, se réalise au plus vite. Ce problème devrait donc trouver sa solution rapidement ! Passons à la recherche de la solution suivante ! Car les enjeux du redéploiement, au-delà de la réorganisation du réseau des bus, sont bien une question de multi-mobilité, d’infrastructures et de services divers. Et il reste effectivement beaucoup à faire …
Vous ne manquez tout de même pas de toupet, puisque ce redéploiement désastreux des transports et le fait de votre propre ministre Ecolo.
Et dire que je votais encore pour vous il y a quelques années dans l’espoir que vous compregnez les vrais besoins des citoyens, tout cela est malheureux.
Bonjour Monsieur Mahaux,
Il est vrai que la mise en oeuvre de la Stratégie Régionale de Mobilité, qui sur l’ensemble du territoire Wallon augmente le nombre du bus et de passagers, a vu un glissement de l’offre de notre zone vers d’autres bien plus mal loties. Et Sombreffe a perdu en offre.
Comment en sommes-nous arrivé là ? C’est en 2018 que le Gouvernement Cdh-MR a décrété un changement de gouvernance au sein des Transports publics. L’AOT, Autorité Organisatrice des Transports a été créée avec pour mission de transcrire la nouvelle Stratégie Régionale de Mobilité, SRM, de la législature précédente, dans un plan de redéploiement, phasé en bassins de mobilité. Le Ministre suivant, Philippe Henry, pour ne pas le citer, n’a plus la compétence pour les décisions d’organisation des lignes de bus. Il peut impulser de nouveaux objectifs, changer la stratégie régionale de mobilité, mais pas avant de l’avoir testée, non plus. Il a cette législature-ci subsidié une série projets (Pimaci, Piwacy, aménagements divers…) pour que les communes puissent se saisir du principe d’intermodalité prévu dans la SRM. Le redéploiement des bus doit être complémentaire d’une série d’autres développemenst (en infrastructure et en services). Mais on constate, que la SRM avait prévu de développer les alternatives et complémentarités, seulement après la réorganisation des bus, et pas simultanément. Ce qui laisse des gens sur le carreau malgré l’action de l’actuel ministre qui atténue les effets négatifs de la stratégie précédente.
Le Ministre Henry n’étant pas à la manoeuvre pour la création/suppression de lignes de bus, il a tout de même provoqué une réunion pour se faire rencontrer l’AOT et les TEC avec les autorités communales dans un premier temps (le 20/09/2023), avec les pétitionnaires et les auteurs d’une carte blanche représentant les usagers ensuite. L’objectif est que l’AOT et les TEC prennent mieux en compte les demandes remontant du terrain et ne se basent plus uniquement sur les théories issues de la SRM.
En tant qu’écologistes, nous souhaitons que tous les niveaux de pouvoir se coordonnent pour trouver des solutions (fédéral avec le régional pour la combinaison tarifaire sncb-tec, régional et communal pour les aménagements de leurs ressort, pour la remise en service du taxi social du cpas, booster la centrale des moins mobiles, subsidier les projets de voitures ou vélos partagés, etc.). Nous avons aussi demandé et obtenu qu’une évaluation à plusieurs niveaux se fasse plus rapidement qu’initialement prévu (il faut éviter les mêmes erreurs dans les prochaines zones que ce que nous connaissons dans notre zone). Et l’évaluation doit se faire avec les citoyens ! Notamment une évaluation sur le mode de participation des autorités communales et sur la consultation des citoyens pour lesquels la fracture numérique n’a pas été assez prise en compte.
Sous l’impulsion du Ministre Henry, L’AOT et les TEC ont du revoir leur copie. Le redéploiement des autres zones est en attente et la priorité est mise sur les solutions concrètes à apporter au Bassin de Gembloux-Sambreville. Il est question de prolonger la ligne 77 pour retrouver une liaison directe entre Gembloux-Sombreffe-Ligny-Fleurus-Tamines. Ce qui aboutira, après ce cafouillage, à une offre nettement supérieure à l’avant-redéploiement, avec les lignes express, le Tec à la demande et les bus scolaires. Il reste à relancer le taxi social du CPAS, faire mieux connaître la voiture partagée de Ligny, créer d’autres services de mobilité et sécuriser certains cheminements vélo et piéton …
Nous restons bien sûr disponible pour en discuter et vous remercions pour votre interpellation;